Dimanche 15 mars 2020, départ du port de Vannes.
Top départ de notre voyage ? Ça y est, on largue les amarres ? Ça pourrait y ressembler, mais pas vraiment comme nous l’imaginions. Pour le moment, nous venons de sortir du port de Vannes. Nous sommes amarrés à une bouée devant Arradon. Et nous commençons par dormir, dormir, dormir… Épuisés. Explications :
Flash info : « Crise du Coronavirus ».
Matin, midi et soir, infos en boucle sur cette crise sans précédent. Les écoles seront fermées demain, pour au moins 2 semaines. Le confinement n’a pas encore été annoncé car aujourd’hui, aux urnes citoyens ! C’est le premier tour des élections municipales. Mais demain… ? Nul ne sait ce qui va se passer.
Résultat : nous venons de précipiter le départ du port de Vannes, un port à écluse. Et s’il était fermé en cas de confinement ? Sentiment d’urgence. Nous nous enfuyons de peur d’y être coincé. Les travaux ne sont pas terminés, mais nous gérons les priorités : les éléments de sécurité pour la navigation, la nourriture.
Hier soir, 23h, le premier avitaillement du Golo se poursuit. Un boulot titanesque à faire au pas de course : ranger les achats réalisés depuis plus de 3 semaines (et qui commençaient à sérieusement encombrer le salon), trouver de la place pour toutes les affaires, organiser les stocks… La tâche est juste délirante et les heures passent à une vitesse effroyable.
A un moment, forcément, on se dit que ça ne va pas rentrer…
Je frémis à l’idée de la question qui arrivera inévitablement : « Tu sais où est rangé le lait de coco ? » « Euh, non. » Et c’est parti pour soulever les matelas des cabines, ouvrir les coffres, regarder sous les banquettes du carré, à bâbord, à tribord, tout en se posant la question : « Mais est-ce qu’il y en a encore ? »
Et dire que je pensais noter soigneusement sur ma liste d’inventaire où tout était rangé… Vaste blague !
Lundi 16 Mars 2020.
Voilà, nous nous sommes échappés, nous avons passé notre première nuit dans le Golo, testé nos cabines, ravis de nous retrouver tous les 3, isolés du monde. La vie sur un mouillage tranquille.
Alors c’est bon ? On est parti ?