1 juillet 2020, Gibraltar

Coucher de soleil hier soir sur Tarifa, passage de Gibraltar dans la foulée.

S’en suivent des heures de vigilance dans le flux des cargos et pétroliers qui se concentrent dans la zone. Nous bénissons l’AIS qui nous permet de recevoir en direct des informations précises sur presque tout ce qui flotte, direction, vitesse et dimensions. Quand la brume tombe tout à coup, reviennent les souvenirs du stress de navigations passées au sud de Belle-Ile ou en baie de Douarnenez, à souffler dans la corne de brume, sans être capable d’identifier la direction de celle qui nous répondait. Maintenant, grâce à l’AIS, la brume qui nous enveloppe une heure durant, si elle nécessite un surcroit de vigilance, ne nous rend pas aveugle pour autant.

La surprise du jour sera de découvrir un nombre conséquent de cargos à l’arrêt, dérivants lentement, travers au vent, en lisière des voies de navigation. Qu’attendent-ils ? Un chargement ou une destination pour leur cargaison de pétrole ? Ils ne sont pas au mouillage, impossible par 900 m de fond. En tout cas pour certains, c’est directement le résultat de la crise Coronavirus. On passe à côté de « Jewel of the Seas », un de ces centres commerciaux flottant et détaxé qui parcourt les mers du globe sous l’appellation flatteuse de « géant des mers » ou « paquebot de luxe ». Celui-ci fait 293 m et peut recevoir plus de 2000 clients, servis par 850 employés aux contrats de travail le plus souvent exotiques. Il est à la dérive, ses machines continuant à polluer l’atmosphère, loin des regards. Combien sont-ils actuellement à errer ainsi sur les mers du globe, préférant recracher leurs fumées plutôt que de payer un port et arrêter leurs machines ?

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