Coupes géologiques et dykes

L’histoire de notre planète s’écrit dans les paysages. Encore faut-il savoir les lire !

Chaque falaise (ou affleurement) permet de remonter dans le temps et met en évidence un passé qui a pu être tranquille (strates ou couches de roches qui s’empilent régulièrement les unes sur les autres), ou plus tumultueux avec des plis, des failles, des accidents…

Le Golo, mouillé devant une immense falaise des îles Desertas (îles portugaises proches de Madère).

Les roches qui s’empilent les unes sur les autres peuvent avoir une composition et une couleur différente ce qui permet de bien différencier les époques de mise en place. Les roches les plus anciennes se trouvent vers le bas et les plus récentes sont vers le haut.

Les strates (ou couches) ont des épaisseurs variables : quand elles sont fines, soit la période a été courte, soit il y avait peu de matériaux à empiler. Quand elles sont épaisses, soit la période d’installation a été longue, soit il y a eu beaucoup de matériaux déposés.

Un dyke au Cap Vert sur l’île de Sao Nicolau.

Le dyke, un mur naturel.

Les îles volcaniques sont hérissées de dykes qui les traversent de part en part. Ce sont des fissures présentes dans les roches existantes qui se sont remplies de magma. Ce magma y est resté et a refroidit sur place.

L’érosion a ensuite fait son travail : le vent, la pluie, le gel ont usé les roches qui se sont effritées et sont tombées petit à petit. Mais le basalte (le magma refroidit) étant plus résistant que celles qui sont autour, celui-ci est resté en place plus longtemps.

C’est lui qui forme les dykes, ces murs naturels qui traversent les paysages.

Los Muchachos, sommet de La Palma, une île des Canaries.

On peut observer ci-dessus un empilement de strates bien visibles, et devant, un dyke qui commence à se séparer des roches encaissantes sous l’effet de l’érosion.

Toujours à Los Muchachos, la montagne est striée par les dykes qui la traversent.
Non, ce n’est pas une construction humaine. Ce mur naturel est un dyke.
Fuente de los Azulejos sur l’île Grande Canarie.

Une couche de roches vertes traverse le paysage dans le sud de Grande Canarie. Ces roches ressemblent à des argiles mais présentent parfois de curieuses inclusions dont la composition est différente. Leurs couleurs passent du vert au bleu, du rose à l’orange. Les géologues ont expliqué ce phénomène par une activité volcanique qui a transformé les roches existantes : lorsque les magmas ont réchauffé des sources hydrothermales, des réactions chimiques se sont produites avec des infiltrations et des oxydations des minéraux présents.

Quand on voit dans un paysage un élément marquant comme ces taches vertes, la curiosité n’est plus un mauvais défaut mais devient un atout car elle permet de s’interroger et chercher à comprendre ce qu’elles font là. Le scientifique est un curieux qui veut tout expliquer !

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