Derrière la peinture…

Décembre 2017.

Le bateau était en vente depuis plusieurs années. Il avait des trous dans la quille avec ces marques spécifiques d’électrolyse qui laisse couler un jus blanchâtre. Il avait manifestement talonné. Nous savions donc en l’achetant (bon marché) qu’il faudrait au minimum refaire la quille. Pour le reste, ce serait la surprise. L’étape 1 fut donc de sabler l’ensemble de la coque. Après étude de devis d’entreprises et comparaison avec les prix de location du matériel et d’achat du sable, nous avons opté pour le faire faire, en négociant un peu le prix dans la mesure où je me chargerai d’évacuer le sable à la déchetterie.

Sage décision de le faire faire. Le sablage, je l’ai appris depuis, n’est vraiment pas une science exacte et il est impossible d’estimer la quantité de sable utilisé et le temps passé. Dans notre cas, la coque était enduite (comme les Romanées) et surprise, l’épaisseur de l’enduit à certains endroits dépassait largement les 10 mm.

En deux jours, la carène est apparue toute nue, magnifique dans l’ensemble mais avec pas mal de trous d’électrolyse. Il est évident que l’enduit faisait l’étanchéité de cette coque.

S’en suivie une période de déprime et de doute. Fallait-t-il continuer ? Oui, tout est réparable, mais à quel prix ? Réflexions d’autant plus justifiées que nous avions toujours notre Romanée, entretenu depuis 20 ans et tout à fait capable de nous emmener loin sur les océans.

La quille sablée, éclairée à jour frisant, tous les défauts apparaissent. A droite, la coulure caractéristique de l’électrolyse.

Vue extérieure et intérieure de trous dus à l’électrolyse. A l’intérieur, la tôle est mangée sur une grande surface. Dans le cas présent, la cause est une accumulation de sciure datant du chantier de construction, inaccessible et invisible au nettoyage car derrière les vaigrages. Avec la macération de l’eau de mer qui est inévitablement présente dans tout bateau à un moment ou un autre, ce cocktail mange véritablement l’aluminium en quelques années. Cela pourrait être évité si l’industrie nautique effectuait un contrôle qualité, un manque que nous aurons l’occasion d’évoquer à d’autres reprises. Ce problème de restes de sciure, de tiges de rivet pop et de chutes de bois, le tout caché derrière les vaigrages, je l’ai retrouvé également sur mon Romanée à l’occasion de l’isolation que j’avais refaite.

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