Le manque d’eau douce peut être une source de stress et a parfois contraint nos itinéraires sur notre bateau précédent. Nous avions 200 litres d’eau douce dans des réservoirs aluminium et un jerrican de 20 litres en secours. Mais aussi des bouteilles d’eau en plastique pour la boisson, produit cher et polluant, aussi bien pour notre santé que pour les déchets générés.
Les réservoirs
Quand nous avons acheté le bateau, il y avait des outres souples dans les coffres du carré. Vieilles, pas de nettoyage possible, fragilité… nous avons choisi de faire fabriquer sur mesure deux réservoirs « plastiques » de 125 litres chacun. Ils occupent la moitié des coffres ce qui laisse de la place pour des rangements. Ils sont translucides afin de surveiller facilement le niveau.
250 litres pour 3 personnes, cela peut paraitre peu, mais nous utilisons massivement l’eau de mer chaque fois que cela est possible : vaisselle, cuisine, douche et lavage des cheveux (avec un dessalage à la fin)… Pour faciliter son utilisation, l’eau de mer est sous pression à l’évier. Comme les gens s’orientent par nature vers le moindre effort, les invités utilisent spontanément l’eau de mer. Bien sûr, l’eau douce est seulement à la pompe à pied. J’ai en cela copié la cuisine du « Kalim ».
Les réservoirs étant neufs et prévus pour un usage alimentaire, nous n’achetons plus aucune bouteille d’eau.
Le dessalinisateur
Après une longue réflexion, nous avons opté pour l’achat d’un dessalinisateur. Une exigence : ne pas avoir besoin de faire tourner le moteur au mouillage (ou en mer). Il faut donc que notre production électrique solaire suffise à son fonctionnement.
Nous avons été orienté vers un PowerSurvivor 80E d’occasion, capable de produire 11 litres à l’heure. Pour l’instant, nous en somme totalement satisfaits. Il n’y a aucune électronique, c’est basique et a la réputation d’être très robuste.
La pompe du dessalinisateur, avec et sans son « chapeau » protecteur.
Utilisation du dessalinisateur
En pratique, on rempli le réservoir bâbord avec l’eau des ports lors des escales. Nous avons prévu de filtrer cette eau avant de faire le plein. Le réservoir tribord est uniquement dédié à l’eau du dessal. Nous consommons prioritairement l’eau du dessal que nous faisons fonctionner 2 à 3 heures par jours, entre 10 heures et 17 heures, selon l’ensoleillement.
Au bout de 2 mois de navigation, nous n’avons pas touché au réservoir bâbord ! Seul celui du dessalinisateur a été prélevé.
Plus aucune contrainte vis à vis de l’approvisionnement en eau, nous pouvons passer plusieurs semaines sans aller dans un port. En été, en Méditerranée, cela représente une économie très importante au regard des tarifs pratiqués. Le dessal sera vite rentabilisé.
Mais attention ! le dessalinisateur ne peut être utilisé partout. A éviter dans les lieux où l’eau n’est pas claire et contient des particules en suspension, genre embouchure de fleuve, la Loire ou l’Amazone. Attention également aux résidus d’hydrocarbures, qui même sous forme de traces, détériorent la membrane. Il ne faut donc pas utiliser le dessalinisateur dans des environnements portuaires, genre port de Dakar où se pratique le mouillage. Il faudra arriver dans ces lieux avec le plein et surveiller sa consommation.
Douchette de cockpit
Dernière astuce pour économiser l’eau douce, dans un coffre arrière, nous avons installé un tuyau d’arrosage avec une douchette délivrant l’eau de mer sous pression : très pratique pour laver le cockpit à grande eau, nettoyer un poisson fraichement pêché, rincer le sable après la plage ou prendre une douche !
Bonsoir Frédéric,
il y a plein de bonnes idées que je ne vais pas manquer d’exploiter!!!!
…je continue ma visite du site…
Sincèrement
Patrick